Loft Story : une belle prison -  S'abonner à sondageonstvcom sur Twitter -

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Hier soir, l'une des candidates de « Loft Story » a estimé que c'était une belle prison. Boycottyes.com tient à rappeler quelle est la différences entre une prison "préfabriquée" et une vrai avec des murs épais et des barreaux.

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« Les propos des personnages nommés ci-dessous sont le fruit imaginaire de l'auteur Phil Marso. Toutes ressemblances avec des personnes existantes seraient pure coïncidence ».

Hier soir, l'une des candidates de « Loft Story » a estimé que c'était une belle prison. Boycottyes.com tient à rappeler quelle est la différences entre une prison "préfabriquée" et une vrai avec des murs épais et des barreaux.

LA PRISON : OBJETS DE TOUS LES DANGERS PRISON : LES RATS S'EN MORDENT LA QUEUE

 

PRISON : LES RATS S'EN MORDENT LA QUEUE

L'ouvrage de Véronique Vasseur, Médecin chef à la prison de la Santé, a fait ouvrir les portes des prisons aux journalistes. On peut s'en réjouir. Mais qu'en pensent les rats ? Mlle Ratinou représentante du "R.A.S" (Rat Autonomiste Syndiqué) s'explique.

Mlle Ratinou que pensez-vous de cette effervescence autour des prisons en France ?

Personnellement cela trouble la tranquillité de notre communauté qui depuis des siècles ne demande qu'une seule chose : grignoter en paix ! Nous sommes des nomades qui ont souffert de nos conditions de vie. On n'a toujours une mauvaise réputation vis à vis du genre humain.

Vous êtes à ce point persécutés ?

Évidemment ! Cela fait des siècles que cela dure. On nous a toujours mis au banc de la société. Ils nous parquent dans les décharges publiques. Nous sommes les éboueurs de la grande consommation. Il faut dire qu'on n'est pas difficile question bouffe. On grignote de tout. Enfin, c'est fini l'âge d'or de la peste noire. Vingt cinq millions de morts rien qu'en Europe entre 1347 et 1352. Quelle époque !

Mlle Ratinou cela date ?

C'est vrai ! Mais nous aussi nous avons droit à notre fierté identitaire.

Pourtant une guerre civile a éclaté dans la communauté des rats ?

Absolument ! Rats-des-champs contre rats des-villes, un grand malentendu que je déplore. La lutte est acharnée depuis l'ère de l'industrialisation. Nous avons tenté de cohabiter avec les urbains. Mais les chasseurs de primes n'ont pas tardé à nous pourchasser.

Vous parlez des dératiseurs ?

Ouais ! Ils sont infects avec nous. Ils nous gazent à coup de poudre. Franchement depuis que j'effleure votre cheville gauche avez-vous senti une odeur rampante remonter jusque dans vos narines ?

Mlle Ratinou, j'ai le nez bouché.

Toutes les sorties de secours étaient bouchées pour nous les rats. On est pourtant des rongeurs propres. Pas comme ces humains qui se parfument à longueur de journée sous prétexte d'avoir rencard avec une souris. Vous pouvez rire monsieur. On a dû prendre le maquis. Certain ont choisi le métro dans un souci d'esthétique souterrain. Vous voyez le genre glauque. Le choix était suicidaire à l'époque puisque les conditions de pauvreté n'étaient pas à l'extrême comme maintenant. 60 000 S.D.F. rien qu'en région parisienne cela attire la relance de l'immobilier chez nos semblables. Il y en a qui ont prit un billet dans les cales sèches des bateaux en partance pour les Antilles. On les surnomme par erreur les "Métropoles". Il y a aussi ceux qui ont été déplacés dans les laboratoires. Ils vivent des expériences hallucinatoires. Quand j'en croise un je le traite de génétiquement modifié, voire de raté !

Mlle Ratinou pourquoi avez-vous élu domicilie en prison ?

Bof ! Sans doute ma fascination pour l' histoire quand j'étais encore à l'école buissonnière. J'ai beaucoup étudié sur les légendes de la Bastille.

Vous parlez de la célèbre prison qui est tombée en 1789 pendant la révolution française.

Ouais ! C'était le royaume des rats. Alors, la nostalgie de cette époque m'a poussée à prendre mes quartiers dans la prison la plus célèbre de France : la Santé !

Comment pouvez-vous survivre dans un tel lieu alors que le médecin Mme Véronique Vasseur vient de dénoncer la vétusté des cellules ?

Je crois que vous êtes loin de notre réalité quotidienne, monsieur. Vous en connaissez beaucoup de rats qui peuvent se payer une suite dans un palace ? A moi toute seule, je peux me balader dans vingt cellules. Les prisonniers m'invitent au dîner du soir en laissant des miettes de pain par terre. C'est bien simple, je loge dans un loyer 1948. Il y a quatre douches pour 90 prisonniers. Les wc sont presque sur le palier. C'est un vrai standing pour nous les rats. J'invite les copines régulièrement.

La présence de journalistes samedi dernier cela vous évoque quoi ?

La dinde aux marrons ! Ils sont bien gras, propres sur eux. On a envie de s'en taper une tranche. Grignoter du détenu à longueur d'année c'est pas toujours drôle. Il est reconnu qu'un taulard dépressif, suicidaire apporte moins de protéines pour notre organisme de rat. Un journaliste c'est un novice en la matière. Il ne sait pas ce qui l'attend au détour d'une porte de cellule. Une petite visite une fois pas an n'est pas pour nous déplaire.

Mlle Ratinou êtes-vous consciente que si les prisons s'ouvrent aux journalistes, à l'opinion publique, l'administration carcérale va vous avoir dans le collimateur ?

Vous avez raison ! Personnellement, il faut que cela reste en état. Enfin, soyons humanistes avec nos locataires taulards. Notre syndicat, le R.A.S. est d'accord pour des aménagements qui concernent la propreté des lieux. Mais que l'on ne touche pas à notre garde-manger.

Votre garde-manger ?

Oui ! Je veux parler du mitard. C'est notre surprise-partie !

Nous souhaitons Mlle Ratinou que la cohabitation avec les détenus de la prison de la Santé puisse perdurer. Avez-vous du moins un grief à faire à vos locataires ?

Oui ! J'aimerais ne pas être dérangée par un détenu qui se fait violer. Ca couine ! Mon rat de mec croit que je simule l'orgasme.

Phil Marso (27 avril 2001) - Extrait de « Télégénétiquement modifiée ! » (Ed.Megacom-ik)

© MEGACOM-IK & Phil Marso / 2002 / 2011

LA PRISON : OBJETS DE TOUS LES DANGERS

Suite à la publication du livre Médecin chef à la prison de la Santé de Véronique Vasseur qui brise la loi du silence sans concessions. Vingt-sept "Very important person" (VIP) qui ont connu la prison lancent dans le Nouvel Observateur un "appel à Elisabeth Guigou, garde des sceaux" pour dénoncer un monde d'humiliations d'inégalités scandaleuses, où règnent la loi du plus fort et les privilèges de l'argent". Alain Jégo, directeur de la Santé a organisé une porte ouverte aux journalistes samedi dernier. Info Flash Live a profité de cette intrusion pour recueillir des témoignages édifiants sur les objets du quotidien carcéral.

Moussi (Savonnette)

Moi ce que j'adore c'est me frotter à des torses musclés, des bras tatoués. Ils sentent bon le sable chaud. Foutaise ! Je suis devenue une denrée rare. Je coûte la peau des fesses aux détenus. La promiscuité est telle dans les cellules qu'on n'ose plus me caresser avec un gant de toilette. Moi aussi, j'ai le droit à ma dignité de savonnette. J'exige le renfort des bains moussant.

Poumia (Douche)

C'est l'horreur ! Nous sommes 4 douches pour 90 détenus par étages. En plus, ils nous visitent deux fois par semaine. Les maladies de peau des détenus sont devenues des carapaces étanches. On n'a plus cette fraîcheur, chaleur immédiate à leur contact. Enfin, vivement l'été prochain. La canicule va se ressentir puisque la planète se réchauffe à défaut des cellules. La température va grimper. L'occasion d'avoir peut-être une douche supplémentaire par semaine. Je préconise néanmoins une émeute. Les CRS vont s'armer de lance à incendie pour repousser les mutins. Souhaitons que cela décrasse les cellules.

Réro (Couteau de cuisine)

Sûr, en prison on ne fréquente pas des tendres. On m'associe trop facilement aux automutilations des détenus. Pourtant, je suis aux premières loges au moment de la distribution des repas dans les cellules. La bouffe arrive tellement glacée qu'il faudrait un pic à glace pour manger correctement. Vous allez me dire que la vengeance est un plat qui se mange froid. N'empêche, mon avenir est incertain. Les détenus ne coupent plus, mais avalent. Je me pose des questions à ce sujet. Est-ce que la bouffe est tellement dégueulasse qu'il vaut mieux l'avaler d'un trait pour que cela passe mieux ? A moins que cela vienne du fait d'ingurgiter des médicaments dont ils ont le secret. Je pense à la mort au rat, à l'eau de javel, la lessive. Peut-être qu'ils ont intégré la notion d'avaler à toute occasion.

Jojo (Préservatif)

L'acte sexuel ce n'est pas ce qui manque dans les cellules. Seulement, j'en fais pas partie au moment de la sodomie. Comment voulez-vous faire de la prévention contre le sida et l'hépatite C ? Vous allez me reprocher que c'est mal venu de ma part puisque l'acte sexuel est contraint et forcé. Le facteur de surprise forcément joue un grand rôle dans ce type de pratique. Alors comme d'habitude c'est Jojo qui passe en dernières des priorités.

Sanguina (Seringue)

Moi, j'étais destinée soit à l'hôpital psychiatrique ou chez une infirmière libérale. Ma durée de vie était forcément courte. En prison, c'est pas la même chose. On peut dire que j'ai fait des années de placard avec les détenus. La drogue c'est mon filon. J'ai bien voulu arrêter pour passer à la méthadone. Mais, c'est pas trop leur truc du côté de la hiérarchie carcérale. Elle préfère que je continue à jouer avec mes camarades de jeu. Pourquoi ? Ca facilite les relogements au cimetière Montparnasse.

Loupia (Caméra de surveillance)

Il est vrai que j'ai une tranche horaire cruciale qui se situe entre 1h et 4h du mat'. C'est le relâchement des rondes dans le jargon professionnel. Forcément, la nuit on se fait plus de film. Je m'attendais à des répliques à la Maigret du style : ronflemment, raclement de gorge. C'est tout le contraire ! Je me fais des sueurs froides comme dans Le silence des agneaux. Parfois, j'entends les cris glacés au fond d'une cellule. Les matons disent que l'insonorisation est impeccable puisque rien ne sort de l'intérieur. La loi du silence règne en maître dit-on.

Phil Marso (27 avril 2001) - Extrait de « Télégénétiquement modifiée ! » (Ed.Megacom-ik)

© MEGACOM-IK & Phil Marso / 2001 / 2013

 
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